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Les 60 à Cannes 2007
Les 60 à Cannes 2007
18 mai 2007

Ce n'est qu'un au revoir, Papa

Nos retrouvailles de David Oelhoffen
Avec Jacques Gamblin, Nicolas Giraud, Jacques Spiesser...

C'est décidément un thème récurrent chez David Oelhoffen. Pour son premier long métrage, Nos Retrouvailles, il aborde le thème complexe des relations père-fils. Cette fois-ci, un père déchu, incarné par Jacques Gamblin, qui vient chercher en son fils qu'il n'a plus vu depuis longtemps ; son dernier espoir, son dernier moyen de s'en sortir.

Son fils Marco, incarné par Nicolas Giraud, mène une vie simple et sans décor, entre la plonge dans une cantine et la boxe, où il extériorise ses sentiments, où il apprend mieux à recevoir les coups qu'à les donner.

Avec beaucoup de talent, le réalisateur nous montre ces deux personnages qui ont besoin l'un de l'autre, qui puisent en l'autre ce qui leur manque. Par des jeux de gros plans successifs, on se penche sur les mimiques et expressions de chaque individu, nous rapprochant d'eux, s'attachant à leurs êtres simples et touchants.

Mais ce qui fait la réussite de ce film ne réside pas tant dans la relation entre Gabriel et son fils que dans l'habileté du réalisateur à matérialiser la césure des modèles, voire des idéaux, et la difficulté de se détacher d'un père ou de détacher le père de son fils.

Oui. Car ici, c'est le père qui a besoin de son fils pour se raccrocher à la vie. Cela va permettre à Marco de prendre son envol, de rompre avec son enfance. Nos Retrouvailles évoque ce désir de grandir et de s'affranchir pour rentrer dans l'âge adulte.

Ce film montre des scènes de la vie quotidienne, un jeu de musique restreint, conférant aux scènes leur rythme saccadé. Les comédiens brillent dans leurs rôles respectifs. Ce film est ponctué par des scènes pudiques et silencieuses, où rien ne se passe, rien que la vie banale. Une performance tant pour les acteurs que pour le réalisateur. Au final, une œuvre au ton de prime abord pessimiste qui nous délivre un message résolument optimiste.

Anatole Tomczak et Clément Petitmangin

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